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France De Ranchin

Janvier - février 2004

Labyrinthes


France de Ranchin aime donner du fil à retordre, surprendre.
Elle n'exploite pas le thème du labyrinthe, elle fait des labyrinthes, elle réinvente la structure de chacun, tous différents dans leur forme et tous semblables dans leur fonction intrigante.
Elle les définit aussi bien comme espace social que comme lieu d'attente, résurgence mythologique, parcours ludique, jeu graphique, projection poétique ou comme espace mental.
"Labyrinthomaniaque", elle fait de l'art du labyrinthe un art de la vie quotidienne et labyrinthise tout ce qui l'entoure, des objets, des animaux, des publicités, des végétaux, des portraits, des tableaux de maîtres…
Elle conçoit ses labyrinthes avec une véritable rigueur mathématique pour en extraire les richesses graphiques les plus inattendues. Elle les réalise de toutes formes et sur tout support, en papier, en tissus, en laque incrusté de nacre, en sucre, en métal, en pierre…
Chacun d'eux est élaboré autour d'un projet de jeu, de parcours à travers des surfaces ordonnées, proposant une approche ludique de la couleur et de l'espace.
Ce caractère fondamentalement ludique facilite l'accès à la proposition artistique de France de Ranchin, le rend presque naturel. De façon universelle, le labyrinthe fascine, l'idée d'épreuve, de mise en péril, de victoire sur l'adversaire et sur soi-même attire et le visiteur, inévitablement, se prend au jeu.
Toute son œuvre invite à la déambulation physique ou visuelle. Deux petites flèches marquant respectivement l'entrée et la sortie de chaque labyrinthe précisent le sens de la vision et indiquent qu'il s'agit bien là d'espaces dynamiques, il ne reste plus qu'à trouver le bon chemin.

"En dessinant mes labyrinthes, j'essaie d'en faire des œuvres esthétiques et ludiques, supposant que le spectateur perd son âme dans les méandres des dédales et qu'il se projette dans un ailleurs mythologique, peut-être mystique." France de Ranchin