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Les mots font des images

 Salle Dans la Lune
du 17 février au 23 mars 2012

Exposition des lauréats du concours « Les mots font des images »

organisé par le Centre de Créations pour l'Enfance / Maison de la Poésie, dans le cadre du Printemps des Poètes 2012

 

L'objectif du concours était de permettre aux enfants de 3 à 10 ans d'aborder la poésie à travers les dessins, collages, photos... en réalisant une œuvre inspirée de l'un des trois poèmes choisis (voir plus bas) et ainsi de participer à la manifestation nationale du Printemps des Poètes.

 

Les lauréats sont :

Ecole élémentaire Plaine de Mons
Mme MORELLE - CM 2

59300 Vanlenciennes

 

Ecole Jeanne d'Arc
Mme BLANC - CM 1B
11000 Carcassonne

 

Ecole Notre Dame de Saint-Servant-sur-Oust
Mme TOUZE - CP-CE 1
56120 St Servant sur Oust

 

Ecole élémentaire de la Barre
Mme VARRASSO - Classe de CP
56410 Etel

 

Ecole Marcel Pagnol
Mme CHEVALIER, Mme PERCEVAL, Mme LOBRY
avec l’artiste Dominique BOISJEOL
PS et MS
51430 Tinqueux

 

Individuel
Mlle Bourgoin, 7 ans
51430 Tinqueux

 

Merci et bravo à tous les participants !

 

 

 

 

 

Valérie Rouzeau
(Récipients d’air, Le temps qu’il fait, 2005)

 

JE SUIS TOUJOURS ENFANT

Je suis toujours enfant, je dessine avec soin de longs chemins
de fer, et des bateaux dansant
(J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans)
Mon beau navire ô ma mémoire
Il y a aussi un coucou en bois
Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches
(Mais l’espérance est une toute petite fille)
 

* * *

 

Fabienne Swiatly
écrit pendant la résidence
au Centre de Créations pour l’enfance à Tinqueux, 2011

 

UNE JOURNEE A MOI SEULE

Il fait matin derrière le volet,
Je me taie d’oreiller par dessus la tête,
Le réveil grelotte la table de nuit.
Le drap repousse ma chaleur,
J’ai perdu mes rêves de derrière les yeux,

La journée me lève, il est samedi ?
Je me pyjama dans la cuisine,
Le chat m’étonne des yeux,
Il se miaule de faim.
Je me tartine jusqu’à la confiture,
La radio me déshabille les oreilles

Je vais m’inventer quoi aujourd’hui ?

Le parquet se frotte à mes pieds
La salle de bain me raisonne froidement
J’ai du retard sur la brosse à dents
Je m’enrobe de fleurs bleues et jaunes
Le peigne sépare mes cheveux

De quel rouge je vais couvrir mes lèvres à mots ?

Le matin se pleut derrière la porte,
Je me parapluie jusqu’à la voiture,
Le pare-brise s’essuie les yeux.
Les nuages rapprochent le ciel,
J’ai klaxonné la route devant moi,
Les choses se parlent si vite à la radio.

Est-ce que je dois connaître tout le monde ?

 

* * *

 

André Velter
(Au Cabaret de l'éphémère, Gallimard, 2005)

 

UN REVE EN NOIR EN BLANC

c'est dans un rêve en noir et blanc
et le manège est un jeu d'ombre
il tourne
tourne à vide
comme un enfant qui à déjà
perdu la mémoire

le film passé n'a plus d'histoire
la guinguette est désertée
ça tourne
tourne à vide
rien à boire rien à manger
on a désherbé les talus

au bord de l’eau il n’y a plus
qu’un reflet
sombre où danser
qui tourne
tourne à vide

dans une vie en noir et blanc
le manège est un jeu d’enfants